la semaine polynésienne

Ia orana! La semaine écoulée fut riche en évènements. Nous fêtions en effet dans mon collège la polynésie et ses traditions sous toutes ses formes. Des concours furent organisés chaque jour: décoration de poteaux uniquement avec des végétaux, jeux (courses de porteurs de fruits, tir à la corde, courses en sac ou sur des échasses,...), maà tahiti à la cantine, danses traditionnelles et de salon. J'ai vu là des merveilles: nos djeun's, si fiu d'ordinaire, se trémoussant de manière sensuelle et déjantée sur un air de tamouré. Les plus sages deviennent alors des furies, stimulées par les clameurs des spectateurs. Et je ne parle même pas des danses de salon collé-serré : là je découvre que mes élèves possèdent des chaussures. Les garçons sont méconnaissables vêtus avec classe d'une chemise à fleurs et d'un pantalon, sans casquette (!). c'est le costume du vendredi pour la bringue, ou de la cérémonie religieuse, c'est selon.
les cavalières arborent des toilettes ultra féminines, maquillage et coiffure recherchée. Elles qui ne portent que des bermudas d'habitude ont sorti pour l'occasion une robe: complet décalage. Mais point de chaussures pour ses demoiselles: on danse la valse ou le rock pieds nus...mieux vaut avoir confiance dans son partenaire chaussé de cuir, lui.
Et c'est qu'ils savent bien danser les gaillards! en France nos ados dénigrent les danses de salon; en Polynésie on les adore et les pratique les soirs de bringue depuis le plus jeune âge. mais attention, ce sont des variantes... La valse est très différente de la notre. On tourne sur place, avec la main sur la chute des reins de la partenaire. Les filles jouent du bassin et tous rendent hommage à Brel avec un rythme à mille temps. cardiaque s'abstenir!
Nous avions également un concours de tenues polynésiennes; Pour l'occasion les filles avient des couronnes de fleurs sur les cheveux défaits ou des hibiscus dans les chignons. profusion de colliers de perles, nacres, coquillages pour les demoiselles et garçons. Chemise à fleurs pour ces jeunes hommes. certains comme Alain et Richy se sont travestis en vahiné, mais leurs tatouges les ont trahis.
De mon côté, je me suis cousu un ensemble jaune entièrement ouvert dans le dos, assorti à celui de Erell. Je me suis inspiré pour sa tenue des robes et bloomer portés dans les années 50. Des tiaré et du bolduc jaune entouraient ses couettes, une couronne de fleurs fraîches finissait ma mise. et joie: j'ai gagné le concours adulte ( les mauvaises langues en parlant d'Erell m'ont dit que les accessoires vivants n'étaient pas autorisés). J'ai reçu un magnifique collier de raiavave (archipel des Tuamotu ) et un couvre lit et surtout les éloges de tous les élèves, du style "madame tu illumines notre journée". c'est pas en France qu'un gamin te dirait cela avant d'aller en cours...

Si vous avez suivi, nous n'avons eu que deux semaines de cours depuis la fin des précédentes vacances et les trois semaines de "grève" des élèves. Et nous revoilà encore en vacances pour ... un mois. Inutile de dire que durant cette dernière semaine, les élèves (j'entend les présents) n'ont guère travaillé. la semaine polynésienne avait comme un air de fête. Mon cours de troisième 3 par exemple s'est résumé à 4 guitares et 4 ukulélé jouant à tue tête "petit papa Noel", "elle descend de la montagne à cheval", et j'en passe et des meilleurs. Une vingtaine de grands garçons chantant avec entrain du Robert Charlebois cela vaut le détour. J'ai des vidéo, mais je ne sais pas encore les mettre sur le blog. Imaginez en attendant.

Autre temps fort de la semaine: les portes ouvertes du centre des métiers d'art et la vente des travaux d'élèves. Loin de la horde d'acheteurs se battant dès l'ouverture des portes, j'y suis allé vers midi entre les cours, pour discuter avec les professeurs et élèves avec qui  j'ai tissé des liens au fil de mes visites avec mes classes de troisième.

De son côté, Laurent a assité au spectacle de fin d'année de l'école Saint Michel. elouen nous parlait de danse et nous faisait des démonstrations. laurent a tenu à faire plaisir à notre pépère : aprés trois quart d'heure à faire du stop pour être finalement déposé à 4 km de l'école, fait un sprint pour arriver à l'heure au spectacle (je rappelle qu'il fait 30 degré à l'ombre avec une humidité foudroyante, et/ou des pluies torrentielles), il arrive enfin! Et là, assiste à une messe rendant hommage à la nativité (il est 8h30 du matin). Vidéo bientôt, c'est promis. Chants religieux avec ukulélé, l'ange Gabriel dansant polynésien, des paréo en bolduc et guirlandes pour les rois mages...